En 1957, j’étais pensionnaire au couvent de Coaticook lorsqu’est arrivée la pandémie de la grippe asiatique. Nous étions à la queue leu leu, collées les unes sur les autres pour recevoir le vaccin qui devait nous protéger. À l’époque on ne connaissait pas les distances à prendre pour éviter la contagion. Après l’injection, je suis tombée subitement dans les pommes. Malade et dans un quasi-coma fiévreux, je suis restée avec les autres jeunes, dans un dortoir où les lits n’étaient séparés que par un simple chiffonnier. Notre quarantaine a duré 40 jours. Pendant des années, j’ai pensé naïvement que le vaccin était responsable de ma contamination. Chaque année j’évitais soigneusement les vaccins contre la grippe. Un jour, dans un CLSC, un médecin attentif à ma crainte m’a expliqué que j’étais alors déjà contaminée et que le vaccin n’y était pour rien. Depuis, je me fais vacciner tous les ans contre le virus de la grippe.
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